Le pro­gramme Vallées Habitées, ini­tié par le CAUE27, inter­roge la redy­na­mi­sa­tion des centres-bourgs délais­sés des val­lées euroises. Dans le cadre de ce dis­po­si­tif, un ate­lier des étu­diants de l’École Nationale Supérieure de Paysages de Versailles s’est déroulé dans la ville de Brionne, du 31 jan­vier au 18 février 2022, en par­te­na­riat avec l’Établissement Public Foncier de Normandie, sur la thé­ma­tique de la rena­tu­ra­tion des friches du centre-ville. Le film “Brionne, trans­for­mer les friches du centre-ville”, docu­men­taire de 15 mn, rend compte de l’es­prit de l’a­te­lier et de son déroulé.

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L’atelier “Conduire le vivant, le droit à l’er­reur” a eu pour but de pro­po­ser une nou­velle manière de des­si­ner et de gérer l’espace des friches brion­naises, en pre­nant appui sur la rena­tu­ra­tion, les dyna­miques végé­tales qui y sont à l’œuvre. Ces inten­tions ont été concré­ti­sées lors d’une phase de chan­tier menée par les étu­diants. Les réa­li­sa­tions qui en res­sortent offrent la pos­si­bi­lité d’avoir un usage tem­po­raire de ces friches (cultu­rel, évé­ne­men­tiel, etc…) tout en sti­mu­lant l’imagination de leurs usages futurs.

Atelier arts plastiques

Pendant les trois pre­miers jours de février, les étu­diants ont arpenté les rues, les berges de la Risle et les friches qui la bordent. Puis, ils ont pro­posé aux élus ainsi qu’aux repré­sen­tants du CAUE 27, une expres­sion de cette explo­ra­tion sous forme d’œuvres plas­tiques. Conçues et expo­sées dans la friche S.I.M, leurs créa­tions ont investi cet espace emblé­ma­tique du passé indus­triel de la ville de Brionne. Usant des maté­riaux récol­tés sur place – brique, verre, mousse, mor­ceaux de bois – les étu­diants ont livré une vision sen­sible des lieux, habi­tée par la rela­tion intime entre la ville et la rivière.

Cette pre­mière étape artis­tique consti­tue un pro­logue à ce pro­jet au long cours en per­met­tant aux étu­diants de lier un contact per­son­nel avec le site. Une manière libre et intui­tive d’initier la réflexion du pro­jet avant de se heur­ter aux pro­blé­ma­tiques concrètes des lieux.

État des lieux

Vendredi 4 février, les étu­diants ont pré­senté leur état des lieux aux élus de la ville de Brionne. À l’aide de cro­quis, de coupes et de plans, ils ont effec­tué un relevé détaillé des lieux sur les­quels ils vont ensuite intervenir.

Ils se sont inté­res­sés aux essences végé­tales, à l’état de santé des arbres, aux types de sol, aux vues sur la ville depuis la friche, aux croi­se­ments avec la rivière. Ce relevé leur ser­vira de base de tra­vail pour ima­gi­ner leurs pro­jets et en faire une pre­mière esquisse en plan et en des­sin avant de venir les réa­li­ser sur place pen­dant la phase de chantier.

Chantier

La phase chan­tier a duré trois jours. Trois jours de tra­vail à la main, au séca­teur de force et à la scie arbo­ri­cole pour exhu­mer des friches Lemarrois, Campigny et Siret Delaporte des espaces pré­cieux, intimes et avenants.

À l’aide de leurs rele­vés d’état des lieux, les étu­diants ont d’abord des­siné en groupe des pro­jets d’interventions sur les dif­fé­rentes par­celles inves­ti­guées. Ils sont ensuite venus les confron­ter à la réa­lité des lieux lors du chan­tier : ils ont ouvert des clai­rières, des points de vue sur la ville, des pro­me­nades dans les sous-bois ; ils ont construit des assises et des seuils, déli­mité des zones de reboi­se­ment et planté des bou­tures pour accé­lé­rer son processus.

Ces inter­ven­tions concrètes offrent une décou­verte inédite des friches de Brionne grâce, entre autres, à la rena­tu­ra­tion. On y découvre les pas­se­relles et les replis que les indus­tries suc­ces­sives ont sculp­tés autour de la rivière, les berges de la Risle maçon­nées en brique, l’entrelacement des arbres, la diver­sité végé­tale qui s’est ins­tal­lée depuis l’abandon des lieux, et enfin les espaces géné­reux que les étu­diants ont ouverts dans l’exubérance de la végétation.

Ce tra­vail pose le pre­mier jalon d’une évo­lu­tion har­mo­nieuse pos­sible entre les usages humains et l’encouragement des dyna­miques éco­lo­giques déjà à l’œuvre sur les lieux.