Quelles motivations vous ont conduit à engager la ville de Brionne dans l’atelier de recherche-action « Vallées habitées » porté par le CAUE 27 ?
Partant d’un certain nombre de constats autour de la déprise économique et démographique des fonds de vallée, déprise liée aux mutations économiques du dernier siècle, au profit de l’étalement urbain et d’une périurbanisation aussi galopante que non maîtrisée des grandes agglomérations, la question de la revitalisation de ces bourgs de fond de vallée et de la restauration de leurs fonctionnalités est apparue comme un objet important de réflexion et d’étude pour l’avenir de nos territoires ruraux.
C’est pourquoi, depuis plus de 10 ans déjà, la ville de Brionne s’est engagée dans une démarche de redynamisation de son centre ville à travers les travaux de réhabilitation, une OPAH, mais également en s’attachant au développement de son attractivité territoriale tout en maintenant et en renforçant son rôle de centre-bourg à l’échelle du bassin de vie. A mon sens, engager la ville de Brionne dans la recherche-action « Vallées habitées » était l’opportunité pour le territoire de démultiplier la dynamique déjà initiée autant dans ses objectifs que dans son périmètre d’intervention. Au travers de cette réflexion sur la transition des vallées euroises, on convoque ainsi la question très contemporaine des relations de la ville à la nature et à l’agriculture mais aussi celle de la mobilité, de la consommation foncière, de la valorisation des sources d’énergie locale …
Pour vous, quels sont les traits saillants du dispositif « Vallées habitées » ?
Ce qui nous a motivés particulièrement, c’est la promesse d’aventure, la carte blanche intellectuelle. En effet, la recherche action permet d’expérimenter de nouvelles modalités d’aménager et ce en s’appuyant sur un réseau d’experts, de chercheurs, de professionnels, mais également avec les habitants. Le CAUE27 permet cette ouverture des réseaux et des expertises visant une approche pluridisciplinaire et transversale tout en maitrisant le risque inhérent à l’expérimentation. Ainsi, en plus de canaliser cette énergie intellectuelle, il s’agit de concilier les contraintes réglementaires et de faire évoluer la norme dans une logique d’intervention globale et pragmatique sur le site particulier à Brionne d’une friche industrielle de 2 hectares en centre-ville.
Plus globalement, quelle est la valeur ajoutée du CAUE27 ?
Côtoyer différents univers et développer les interactions entre ces domaines et ces expertises s’inscrit dans les missions du CAUE27. Avec cette recherche action, l’ambition est de permettre une meilleure articulation visant une cohérence d’intervention globale sur un territoire. Mais encore, le CAUE27 se positionne également comme une fenêtre qui ouvre sur d’autres opportunités de réflexion connexe, comme par exemple des stages collectifs d’étudiants ou des stages de fin d’études permettant d’explorer d’autres aspects ou problématiques.