Le journal Paris-Normandie consacre un article aux différents projets qui émergent sur la vallée de la Lévrière dans le cadre de l’atelier de recherche-action Vallées habitées. Nicolas Tinet et Laurence Renard, urbaniste et paysagiste au sein de La Fabrique du lieu, ainsi que Sandra Huppe, cheffe de projet, ont été interviewés par la journaliste Mariam Fournier.
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Sept villages au cœur d’une vallée et une même problématique : comment redynamiser ce territoire rural tout en le préservant ? C’est ce qui a rassemblé élus et habitants, désormais réunis en une association, l’Avenir de la vallée de la Lévrière (AVL, lire ci-dessous). Au total, 11 projets ont émergé, de la maison de santé à l’aménagement de chemins.
La concordance avec un programme a permis de passer à la mise en pratique. En 2017, Bézu-la-Forêt, Amécourt, Hébécourt, Mainneville, Martagny, Mesnil-sous-Vienne et Sancourt avaient posé, sous la forme d’une association, leur candidature pour intégrer les « Vallées habitées », projet piloté par le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de l’Eure (CAUE27).
Le secteur de la Lévrière est finalement retenu avec cette question de départ : « comment revaloriser les vallées de l’Eure, délaissées après la guerre au profit des plateaux », explique Sandra Huppe, cheffe de projet au sein du CAUE27.
Pour ce programme sur la Lévrière, le Conseil d’architecture est aux manettes, en « co-maîtrise » avec l’AVL et l’Établissement public foncier de Normandie (EPFN). Les trois structures ont opté pour un « collectif d’accompagnement », en partant d’un principe : « Inventer de nouveaux modèles de développement rural à partir de ressources locales », précise Sandra Huppe. Maintenant, c’est au tour des occupants d’entrer en scène, en imaginant le futur de leur territoire.Près de 70 projets imaginés par les habitants
C’est là qu’intervient La Fabrique du lieu, recrutée pour trois ans, avec Nicolas Tinet, urbaniste, et Laurence Renard, paysagiste.
Le projet, « lancé officiellement » le 27 septembre 2018, est d’abord passé par une phase de « mobilisation de la population ». Le collectif d’artistes PetitPoisPrincesse a eu un rôle primordial d’organisation d’ateliers et d’interrogation des habitants des sept villages, auxquels se sont joints et impliqués quelques-uns de Saint-Denis-le-Ferment. « L’idée, c’était de les inviter à s’exprimer sur ce à quoi ils tiennent, leurs besoins, leur vision du territoire… », détaille Sandra Huppe.
« Cette année, nous avons échangé avec PetitPoisPrincesse, précise Nicolas Tinet. Et nous sommes arrivés à une liste d’environ 70 projets. Cet été, il a fallu trier, prioriser… » Pour finalement aboutir à onze, présentés lors d’un forum le 12 octobre.
Parmi eux, on compte notamment le co-working, des espaces culturels et polyvalents, des services publics ambulants, ou encore la plantation de haies…
Les habitants se sont ensuite répartis en groupe, pour travailler sur chacun d’entre eux. Mais rien n’est figé. « Il est possible que d’autres thématiques viennent sur la table », précise Nicolas Tinet. La Fabrique du lieu est là en appui, et pour donner des conseils. « Dans deux ans, nous disparaîtrons. L’idée, c’est de donner les clés au territoire. »
Et il y a déjà une petite victoire. Sur un périmètre qui ne compte même pas 2 000 âmes, près de 150 personnes ont participé, à un moment ou un autre, au programme. « On compte sur un effet boule de neige », résume Nicolas Tinet.