La présence abondante de ce matériau dans nos bourgs s’explique par la géologie. Le sol argileux, à l’origine de la brique, était une réponse à la pénurie locale de bonnes pierres à bâtir. Ainsi, ce matériau constitue l’identité architecturale de certains bourgs structurants de l’Eure. Ceux-ci sont particulièrement marqués par le XIXe siècle, âge d’or de la brique.
Afin de s’approprier ce patrimoine, ce livret a pour vocation de dévoiler la richesse de cette architecture si caractéristique. Il présente le vocabulaire qui lui est propre, de sorte à pouvoir regarder, décrire, nommer pour s’approprier cet environnement bâti. Il s’agit aussi de reconnaître le savoir-faire de l’artisan, véritable «main à l’oeuvre». Cela invite à l’appréciation et au respect de ce patrimoine dit «ordinaire», considéré à tort comme banal.
Composé de deux parties, ce livret aborde dans un premier temps la brique utilisée en tant qu’élément de composition d’un édifice.
Tantôt structurelle, tantôt remplissage d’une structure laissée apparente, la brique compose les murs de différentes sortes. Le traitement des ouvertures fait l’objet d’une attention toute particulière participant au style du bâti. Quant à l’ornement, on parlera davantage d’élément ornementé ayant une fonction spécifique (chaînage, linteau, jambage, corniche etc.) que d’un ornement au sens uniquement esthétique du terme.
Dans la seconde partie, il est question d’adopter un regard plus global sur ce module constituant d’un espace. L’ambiance produite par la brique dans la rue est déclinée au travers du sol, de l’entre-deux, puis de la façade. Ces édifices en briques donnent un caractère très urbain, dont les ambiances varient au gré de l’emploi de la brique.