Les 7 et 14 octobre, dans le cadre du Festival d’architecture et des arts de l’espace Zigzag, le CAUE27 et la Maison de l’architecture de Normandie ont convié le public à décou­vrir le vil­lage de Port-Mort et la butte de Châteauneuf au cours de 2 excur­sions pho­to­gra­phiques ludiques, péda­go­giques et explo­ra­tives. Les par­ti­ci­pants, accom­pa­gnés du pho­to­graphe Vincent Connétable, sont pour l’occasion deve­nus figurants !

Vincent Connétable a en effet réa­lisé avec leur concours des cli­chés ins­pi­rés des cartes pos­tales anciennes d’Alphonse Lavergne, libraire ver­non­nais et créa­teur pro­digue de cartes pos­tales durant la Belle Epoque. Ce der­nier avait pho­to­gra­phié les lieux ainsi que de proches parents, amis, pas­sants et tra­vailleurs locaux, lais­sant d’innombrables cli­chés qui ont servi de bali­sage à nos 2 pro­me­nades contemporaines.

Dans une ambiance cha­leu­reuse et le res­pect des gestes bar­rières, les par­ti­ci­pants ont eu le plaisir :

  • de se pro­me­ner le long des berges de Seine, sur le che­min de contre-halage ;
  • d’ad­mi­rer une remar­quable villa Art nou­veau – mal­heu­reu­se­ment à l’abandon – et plus par­ti­cu­liè­re­ment ses colom­bages et ses détails en fer forgé ;
  • de lon­ger les coteaux en évo­quant l’activité vigne­ronne des vil­lages de Seine à la fin du XIXe siècle (Port-Mort était alors un vil­lage très majo­ri­tai­re­ment vigneron) ;
  • de rejoindre un bel­vé­dère situé au-des­sus du bar­rage de Port-Mort, récem­ment défri­ché, et accé­der ainsi à un rare point de vue sur le châ­teau de Gaillon ;
  • de décou­vrir le gra­vier de Gargantua, men­hir situé au bas de la butte de Châteauneuf.

Ces pro­me­nades convi­viales, de près de 3 heures cha­cune, ont pris la forme d’une conver­sa­tion entre le pho­to­graphe, le pay­sa­giste du CAUE27 et les par­ti­ci­pants, avec pour fils conduc­teurs le repé­rage des dif­fé­rences entre les 2 époques, et cette ques­tion : quels chan­ge­ments pay­sa­gers et urbains sont adve­nus durant 120 ans sur ce territoire ?

Le végé­tal a beau­coup retenu l’attention ! Les cartes pos­tales anciennes montrent un ter­ri­toire où chaque pouce de terre fait l’objet d’une valo­ri­sa­tion agri­cole sys­té­ma­tique et diver­si­fiée. Aujourd’hui, les pelouses sèches pâtu­rées, les pentes pier­reuses plan­tées de frui­tiers, les par­celles de vigne et les berges de Seine four­nis­sant le chau­mier local ont cédé la place à des maquis et des boi­se­ments spon­ta­nés. Ces espaces ne pro­duisent plus et peuvent au contraire coû­ter lorsque, régu­liè­re­ment, il est néces­saire de rou­vrir les che­mins ou les vues sur le pay­sage. Si la pro­me­nade n’en est pas for­cé­ment moins belle, cette abon­dance de friche végé­tale témoigne des choix de notre société à sélec­tion­ner, par ter­ri­toire, les res­sources locales à valo­ri­ser, et à négli­ger les modes de pro­duc­tion végé­tale plus marginales.

Les com­men­taires de pro­me­nade et les cli­chés réa­li­sés par Vincent Connétable ali­men­te­ront un « jour­nal d’excursion » qui sera très pro­chai­ne­ment dis­po­nible sur notre site internet.

Le jour­nal L’impartial en parle